Jacques de Rette, l’incarnation d’un passeur culturel en éducation physique et sportive ?

Résumé

Jacques de Rette, connu pour la réalisation et la diffusion nationale de l’organisation de l’éducation physique conçue comme une République des sports au milieu des années 1960 (Vivier, Loudcher 2006), a d’abord mené cette expérience à Calais. Avant cette période, à travers des documents diffusés par ses soins, il expérimente et développe une éducation physique originale, liant un particularisme territorial à Calais et la transformation de l’éducation physique. Dès 1959 par l’intermédiaire des revues EPS et Hyper, Jacques de Rette soumet à la discussion une série d’articles explicatifs de sa proposition afin de les enrichir. Plus tard, ses propositions prendront la forme d’une diffusion ronéotypée. Les idées et expérimentations présentées dépassent largement les principes de l’époque, et encouragent à une professionnalisation de l’enseignant, en tant qu’éducateur. Jacques de Rette prône une rénovation des contenus dans la discipline en mettant en avant la culture, l’autonomie et la responsabilité de l’élève, autant de nouveaux savoirs à dispenser par l’entrée de la santé. La diffusion d’un document ronéotypé questionne les enseignants de la discipline sur un nouveau rôle d’éducateur au début des années 1960. Les enjeux éducatifs définis par l’auteur posent ainsi la question de la place des enseignants et des contenus d’éducation physique, au moment de l’arrivée au pouvoir de la Ve République et du d’une politique sportive affirmée jusque dans les murs de l’école. Ces documents et articles, peu étudiés dans la littérature scientifique (Landry 1988), seront analysés sous le prisme de l’histoire culturelle afin de saisir les processus de diffusion et d’acculturation. L’expérience de Calais constitue le point de départ d’une nouvelle dynamique des savoirs enseignés par Jacques de Rette qui prend alors le rôle de passeur culturel. Il espère ainsi diffuser sa vision sur le territoire national.